CHEMINS DE L’ENFANCE A SAINT ANTONIN Noble Val
-21 avril 2007-
Atelier d’écriture animé par Béatrice DEWEERDT
La commune de St Antonin NV se situe à la croisée de
nombreux chemins : au confluent de l’Aveyron et de la Bonnette,
entre deux vallées et au contact de 3 provinces (Quercy,
Rouergue et Albigeois). L’atelier sur ce thème
s’imposait donc. Pour ce qui est du thème de
l’enfance, de nombreux auteurs locaux (Pierre Bayrou, Nadal
Rey, et plus récemment Michel Ferrer) ont chanté les
louanges de ce paradis perdu - l’enfance, assimilée
à la Nobilis Vallis- , et le retour au Pays.
Le village médiéval du vieux St antonin
révèle à lui seul des trésors cachés
de sensations, de lumière et d’ombre de portes ouvertes ou
closes, de secrets du passé. Nous avons donc essayé, dans
un premier temps, de nous inspirer de ces lieux magiques en faisant
affleurer à la mémoire des bribes de souvenirs
d’enfance.
Le magnifique paysage du cirque de Bone, nous a ensuite mis en contact
plus direct avec la nature sauvage. Qui dit sauvage dit origine : nous
sommes donc retourné à la source des auteurs locaux et
avons crée un conte des origines (le texte ci-dessous sur
l’ « enfance » de l’homme et son lien avec la
nature en est un beau témoignage)
Non loin des Genévriers du Causse, nous avons ensuite
clôturé l’atelier en explorant des écritures
buissonières, jouant sur la thématique et les styles. |
Les chemins de ton enfance
par Sylvie FAU
A toi de faire revivre les chemins de ton enfance
Ce sont là des expériences périlleuses. L’inquiétude
S’éveille, grandit et devient parfois douloureuse.
Et pour exister, tu t’enfonces plus profondément dans l’action
Là, tu risques de te perdre…
Que tu te rapproches ou que tu t’éloignes, le dialogue
Unit les êtres et t’aidera à grandir
Mais certains chemins révèlent des secrets…
Alerte ! La vie est manifestement trop brève.
Déploie tes ailes et réveille tes fantômes.
Change les regards sans te perdre,
Ecoute les silences sans t’y enfoncer,
Ramène de ces randonnées périlleuses, hâtives mais consciencieuses,
L’audace de reprendre les chemins de ton enfance.
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Comment les hommes
furent-ils créés à partir des arbres ?
par Hélène RICARD
Minuit pleine lune, un éclairage blanc et
blafard, la silhouette des chênes se découpe à
travers ce halo.
Deux heures, la nature commence à montrer quelque autre signe de sa majestueuse création.
Quatre heures, le tronc de ce chêne se découpe en illusion de jambes resserrées.
Six heures, les branches ne sont plus que des bras
Huit heures, les feuilles s’étoffent, grandissent à la rosée pour former Chevelure
Dix heures, ô toi chêne du Causse pendant la nuit tu as pris forme humaine.
Le soleil au zénith m’éblouit et
j’aperçois un homme, c’est un songe, un mensonge,
pensée, image illusoire.
Quatorze heures : tes bras s’agitent, est-ce le vent dans els
branches ou est-ce cette course folle de l’humanité ?
Seize
heures, toi la femme tu as embrassé l’homme et comme par magie, un
couple se forme, miracle de la vie et d’un soleil encore puissant.
Dix
huit heures, le soleil décline, toi la femme tu vas probablement
enfanter, mais l’homme commence à se perdre dans ce crépuscule,
agenouillé auprès de la femme plus forte, plus puissante… la femme,
composition de la nature.
Vingt heures, crépuscule, toi la femme
tu viens d’enfanter et l’homme est incapable de préserver cette
richesse naturelle, l’homme est impuissant face à la nature, il n’est
plus qu’une ombre.
Vingt deux heures, femme, tu as accompli le
miracle de la nature et enfin tu vis… l’homme s’est pendu, donnant
naissance à une mandragore, et la nature reprend ses droits, prête à
faire renaître le chêne eternel.
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