Partis
du village d’Escamps en milieu de matinée, nous laissons de côté un
imposant prieuré et, bras dessus, bras dessous ou à la queue leu leu
nous allons cheMAIN faisant (le nom donné à une partie de ce circuit
lotois, sur l’ancienne route de Puylaroque) de puits romain en
citerne-caselle ou en lac de Saint Namphaise, à commencer par le lac de
Salamor où un charretier ne parvenant pas à maîtriser son attelage
aurait trouvé une « sale mort ».
Ces lacs étaient creusés dans le calcaire pour que les bêtes puissent
s’abreuver. On en attribue la paternité à Namphaise, ancien officier de
Charlemagne s’étant retiré sur le causse pour y vivre en ermite, autour
de l’an 800, et objet de dévotion après sa mort.
Juste au-dessus, une ancienne fontaine devait, elle, être destinée aux
hommes. Curieux tous ces points d’eau pour un pays de cailloux ? Non,
le signe que nos aïeux savaient apprivoiser ce bien si précieux et en
récolter la moindre goutte, pour eux comme pour leurs cultures ou leurs
animaux.
Les cieux n’ont pas été de reste qui nous ont gratifiés de belles
giboulées… de mars, elles-mêmes générant de si belles lumières… et ne
troublant qu’à peine notre pause déjeuner sur la margelle du puits du
village de Concots. Ici, deux châteaux et trois puits romains dont
celui dans la conque qui a donné son nom au village.
A l’heure où les dernières truffes ont laissé la place aux petites
fleurs annonciatrices de printemps, où le débourrage a commencé, où le
« mimosa du Quercy » (le cornouiller en fleurs) fait la pige aux
violettes, nombreuses en cette fin d’hiver pluvieux, nous poursuivons
notre chemin bordé de murets de pierre sèche pour terminer notre boucle
à Escamps toujours sous la houlette de Huguette, notre guide.
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