balade_labastide
Balade apicquale à Labastide de Penne
(9 avril 2017)
 
  

Loin, si loin dans le temps

Drôle de conférence qui se tenait sur le parking de Labastide de Penne dimanche matin. L'orateur, Thierry Déjean, donnait à son auditoire des clés historiques pour « lire » ce lieu. Saviez-vous que Labstide et Penne furent deux villages disctincts, réunis à la révolution ?

Après ce préambule,
nous fîmes une virgule... virgule ?
Que vient faire une telle ponctuation
dans notre déambulation ?
C'est ainsi que notre guide,
fait sortir les surprises de leurs chrysalides,
et nomme les crochets
qu'elle sait si bien dénicher.

Cette virgule nous a amenés dans la cour d'une bien jolie demeure. Huguette sut, en quelques secondes, charmer et convaincre l'hôte des lieux de laisser nos trente quatre pieds fouler le chemin d'herbe qui venait d'être tondu très à propos, comme une invite à la curiosité... une autre curiosité était elle-même une invite à l'audacieuse démarche : le nom que Huguette n'avait pas manqué de remarquer sur la boîte aux lettres « Gentil ». Et de fait, si l'habit ne fait le moine, dimanche, le nom fit le tempéramment et nous fûmes autorisés à aller admirer de plus près un magnifique pigeonnier à clocheton sur pilotis. Si le bâti nous indique qu'il a sans doute été initialement la possession de riches propriétaires, son épi de faîtage est un pigeon dont la facture nous révèle qu'il a vu le jour à quelques kilomètres de là dans un four de la Hulote, où les Carryquiri, depuis 1955, « renouent avec une longue tradition de céramique populaire ».

En sortant de Labastide, nous nous sommes arrêtés devant le magistral mur de soutènement dont le passe-muraille ici n'est pas le Dutilleul de Montmartre mais un arbre magnifique.
On se demande qui de l'arbre ou du mur a poussé le premier... On remarque aussi qu'une partie de ce mur a fait l'objet d'une restauration... oeuvre de jeunes venus travailler avec Citrus et encadrés, pour ce chantier, par les membres de l'APICQ.

Et puis la ballade se poursuivit, sous le soleil généreux de cette chaude et rayonnante journée de printemps. Les respounchous (ou tamier commun) tendaient la tête vers les promeneurs, promesse d'une rencontre future avec quelques oeufs de bonne compagnie. Le groupe s'arrêtait parfois pour des lectures de paysage sous l'éclairage expert de Huguette ! Quelle merveille de pouvoir ainsi décrypter les paysage, comprendre pourquoi le Causse est plus jeune (quelques millions d'années), que nous sommes sur un socle qui nous unit aux autres jusqu'en Irlande, que nous traversons des terrains vieux de plus de 500 000 000 d'années !  « C'est bourré de mines ». Oui, le sous sol est riche. Au loin, la Grésigne qui tient son nom de sa terre grézeuse. C'est l'histoire de la terre qui nous est restituée. Huguette, passionnée, passionnante, a toujours une anecdote intéressante qui nous fait plonger dans l'immensité de la biographie terrestre ; par exemple nous apprenons que l'axe de la Terre oscille autour d'un cône et qu'il faut 27000 ans pour que cette oscillation ait formé un tour complet ! Nous ne sommes qu'une poussière dans cette histoire, mais qu'il est bon de mesurer le hasard qui, parmi des milliards d'autres possibles, nous a mis sur ce chemin blanc, en si bonne compagnie, par cette si belle journée de printemps.

Maryse DENNEULIN