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Balade apicquale à Saint Antonin
(26 février 2017)

Aujourd'hui, nous devions aller au cirque ! Oui : rendez-vous avait été donné au parking du cirque de Bône. Pourtant au rendez-vous, pas un éléphant, pas de trapèze... rien qui ressemble à la promesse d'un spectacle de saltimbanques. Passée la stupéfaction de ne pas trouver de chapiteau, nous sommes partis et le groupe n'a pas toujours manqué de clowns.

« En route vers Montpalach ! » s'écria Huguette pour faire démarrer la troupe... de 40 personnes déterminées qui partirent, armées pour certaines de bâtons, à l'assaut des paysages.
C'était une douce journée de février, idéale pour se remettre en jambes. Il nous a fallu quatre heures pour parcourir les 11km. C'est que les ballades apicqales sont un sport complet : on fait travailler les jambes, les yeux, la langue, les zygomatiques et les neurones. On s'arrête régulièrement pour découvrir les merveilles de petit patrimoine que recèle notre environnement. Ce sont des moments de partage de connaissance, d'impression, de découvertes. Et tout cela demande du temps.
Les chemins que nous avons suivis sont bordés de murets de pierre sèche dont certains d'une hauteur bien remarquable. Les conversations allaient bon train et l'on n'hésitait pas à s'interroger sur le PR16 : « Tu as vu ici l'écartement des murs et la largeur du chemin ? On dirait un chemin de transhumance. Qu'est-ce que tu en penses ? ». La question passe de proche en proche... on ne sait pas. Peut-être l'un de nous pensera à faire la recherche, à questionner dans son entourage et rapportera la réponse une autre fois. Par endroits, les murs, que le temps et la loi de la pesanteur ont partiellement écroulés à intervalle presque régulier, prennent un aspect crénelé comme le haut d'un château qui se serait enfoncé dans le sol. On découvre des béances à leur pied parfois ; là, ce sont des passages de gibier, ouvertures voulues lors de la construction.  Parfois des mains déshabillent les pierres de leur manteau de mousse. Pourtant les pierres sont pudiques. Leurs faces visibles sont pâtinées de gris. Mais au pied des murets démolis, leur rose intime est dévoilé, outrage supplémentaire après la dégringolade.
Ailleurs de jolis bâtis attestent que si la pierre choit, le courage et la mise en commun des savoir-faire des êtres humains peuvent restaurer la dignité de ces belles déchues. Nous avons découvert deux lavognes, ces mares qui se sont installées dans de petites dolines.
Dans la première, Malorie fut ravie d'entendre les grenouilles. Quelqu'un satisfait s'exclama joyeusement : « Malorie a trouvé des grenouilles ! C'est parfait ! » Un cycliste nous indiqua en passant : « Si vous voulez vous baigner, elle est froide ». Personne n'a cherché à vérifier.  Les primevères officinales dressaient déjà leurs hampes bientôt florales : coucou. Les cornouillers mâles, dans le bois desquels on fait les solides manches d'outil, ouvraient leurs fleurs.
Nous avons découvert la phosphatière de Raynal, cet énorme trou qui témoigne d'une industrie passée et dans lequel la nature s'est à nouveau installée, offrant au promeneur un spectacle d'une beauté saisissante.
A Montpalach Jean Naboulet nous a servi de guide, nous présentant le four restauré du village où du pain est cuit tous les 15 jours. Et le puits dont il faut bien refermer la porte après l'avoir admiré.
C'est à Montpalach aussi que nous avons sorti nos pique-nique devant un panorama où chacun s'amusait à retrouver un indice pour se repérer.
Tout au long de la promenade, lors des pauses, les marcheurs penchés sur leurs cartes font le point pour repérer le trajet, les lieux,... pour pouvoir revenir plus tard.

Maryse DENNEULIN